Conférence – Faut-il avoir peur des digues ?

Ouvrages de sûreté ? Ouvrages de danger ?

Une conférence très instructive sur les digues

Notre association a invité Gilles Brière, le vendredi 1er mars salle Bouscarle, à nous exposer ses connaissances sur ce qu’est une digue. Gilles Brière a été longtemps animateur du Groupe Rivière Vaucluse au Conseil départemental de Vaucluse, ce qui fait qu’il connait très bien ce sujet. La question était de savoir s’il fallait avoir peur des digues, si elles présentaient des dangers ou, au contraire, étaient un gage de protection contre les inondations. À l’heure où la question de l’endiguement du Coulon pour protéger Cavaillon des inondations est l’objet de beaucoup de débats, recueillir son avis sur cette question nous paraissait important pour se construire un avis informé. 

Une quarantaine de personnes, pour la plupart très motivées par le sujet, étaient présentes pour écouter cette conférence. Gilles Brière avait bien fait les choses, simplifiant un exposé déjà fait à l’université sur ce sujet et l’illustrant de nombreux exemples pour rendre son propos accessible.

Nous avons d’abord compris à travers son exposé qu’une digue faite dans les règles de l’art était un ouvrage fort complexe. Elle permettait de réduire la fréquence des inondations et, quand elles étaient submergées, le volume des inondations. Elles diminuent donc la vulnérabilité (exposition des biens et des personnes) dans les zones qu’elles protègent. En aucun cas, elles n’éliminent totalement le risque d’inondation, car le risque zéro, comme pour tout aléa, n’existe pas.

En revanche, le danger peut provenir de la rupture des digues provoquant de violents courants et de l’érosion avec en conséquence destruction de bâtiments, de réseaux etc. C’est l’affouillement du pied de la digue qui peut provoquer sa rupture. C’est pourquoi la base d’une digue aux normes est particulièrement renforcée (ce que souvent on ne peut pas voir).

Par ailleurs, il faut aussi prévoir des déversoirs de sécurité, eux aussi soigneusement renforcés lorsque la digue est submergée. Ils évitent que les débordements se fassent de manière aléatoire et doivent être disposés là où ils feront le mois de dégâts. Mais une rupture de digue reste toujours possible (pas de risque zéro). Cela d’autant que le réchauffement climatique accroit la probabilité de précipitations intenses et donc de crue. C’est pourquoi la « doctrine nationale » stipule  que les digues ne doivent pas servir à accroître les zones constructibles. Hélas, si nous avons bien compris, cela n’a pas force de loi. Par contre les digues qui ne sont pas aux normes sont un véritable danger et il vaudrait mieux soit les reconstruire, soit les éliminer. Nous avons également compris que la règlementation concernant les digues et aussi leur surveillance est très rigoureuse.

Gilles Brière a conclu en indiquant que les digues aux normes apportaient plus de sécurité que de danger mais qu’il fallait pour autant éviter que ces ouvrages ne servent d’alibi à la poursuite de l’urbanisation à proximité et qu’ils portent trop atteinte à la biodiversité. 

Le public a pu ensuite poser un certain nombre de questions concernant le Coulon, portant sur les dégâts causés à la ripisylve, l’inégalité de protection rive gauche rive droite, les conséquences d’un éloignement des digues par rapport au lit de la rivière, les effets de l’endiguement sur la nappe phréatique, les moyens de lutter contre l’urbanisation en arrière des digues, la possibilité de proposer à des habitants des zones inondables de déplacer leur lieu de résidence… Cela s’est fait dans un climat de dialogue serein. Les réponses furent forcément succinctes. Bien des questions restent ouvertes et nous comptons bien approfondir le sujet avec Gilles Brière mais aussi avec d’autres personnes compétentes. 

Commission Locale de l’Eau, du Calavon/Coulon, compte rendu de réunion du 7 décembre 2018

Vous trouverez ci dessous le dernier compte rendu de la réunion de la CLE, bonne lecture

  1. Contrat de rivière :
  • Il a été fait le bilan des actions menées pas le Syndicat de rivière de 2015 à 2018 et de celles envisagées jusqu’au terme du contrat (repoussé de 2020 à 2021 pour être cohérent avec le SAGE et le Plan d’Aménagement et de Prévention Inondation [PAPI].
  • Les actions qui vont se poursuivre concernent
    • L’amélioration de la qualité de l’eau [lutte contre la pollution, création ou amélioration des stations d’épuration] pour 9,2 M d’euro.
    • La gestion du risque inondation [avec réalisation des tranches 4,5 et 6] pour 7,7 M d’euro.
    • La préservation de la ressource [sécurisation des réseaux d’eau potable, économie d’eau] pour 3,2 M d’euro.
    • La préservation des milieux pour 2,1 M d’euro.
    • La communication et la gouvernance pour 1 M d’euro.
  • Il faut encore que l’Agence de l’eau, le Département, la Région valident leurs financements, dans un contexte de restriction budgétaire. Et si ce n’est pas le cas, les communes et les communautés de communes devront, si elles le peuvent, combler les vides. Sinon, il faudra revoir les ambitions à la baisse.
  • Le projet présenté a été approuvé par les membres présents de la CLE
  1. Révision du SAGE
  • À l’expérience, il fallait revoir certaines règles. Le but était de plus fermement protéger les zones d’expansion de crues et, hors de ces zones, de faire preuve de plus de souplesse pour ne pas empêcher des aménagements d’intérêt général.
  • Il fallait aussi préciser les contrôles règlementaires concernant les rejets de station d’épuration.
  • Les modifications règlementaires présentées ont été approuvées par les membres présents de la CLE mais devront encore être revues par des juristes ;
  • La CLE sera à nouveau réunie en mars 19 pour approuver le texte final et l’approbation définitive du SAGE révisé devrait se faire fin 2019.

pour en savoir plus sur le SAGE :  http://www.sircc.fr/les-outils/le-sage/

Syndicat de rivière du Calavon-Coulon (tout savoir sur le SIRCC)

A télécharger : le Guide du riverain du Calavon-Coulon  et de ses affluents guide_riverain

 

Informations sur la Commission locale de l’eau du Coulon-Calavon (CLE)

IllustrationInformations sur la Commission locale de l’eau du Coulon-Calavon (CLE)

 

  • Un groupe de travail« qualité des eaux » s’est réuni  le 16 mars au sujet de la relance des campagnes de mesures qualité des eaux sur le bassin du Calavon-Coulon.  Ce travail a été confié à un prestataire : la Maison régionale de l’eau qui a effectué deux campagnes de 2 jours, en mars et en mai, en des lieux qui permettent un suivi sur la durée et ont été définis par le groupe de travail.
    • Pour le suivi des paramètres phyto/pesticides, 555 molécules pourront être analysées par le laboratoire sous-traitant. Le rendu indiquera à minima la notion de présence/absence de telle ou telle molécule dans le milieu et quand c’est possible le dépassement des seuils supérieurs à la norme. Un rapport final fera le bilan de la qualité des eaux en 2018 et devrait paraitre début 2019. Il intègrera des données physicochimique et biologique.
  • Réunion plénière de la CLE du jeudi 5 juillet à 14 h à Oppède.
    • Il a été procédé à une évaluation 2e SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) validé en avril 2015. Depuis sa mise en application, il apparait que certains points méritent d’être précisés, voire reformulés. De plus, l’amélioration des connaissances apportées par certaines études amène l’actualiser où à en compléter certaines parties. La CLE a donné son accord pour la réalisation de ce travail et pour le calendrier proposé (février 2019 : passage du nouveau texte devant la CLE, puis consultation des collectivités et enquête publique pour une mise en œuvre à partir de septembre 2019).