Samedi 22 avril 2023, le collectif SNT84, les associations écologiques AVEC Cavaillon, AEQV Cheval Blanc, Luberon Nature, FNE Vaucluse, la Confédération Paysanne, SOS Durance Vivante, l’association des parents d’élèves FCPE groupe local de Cavaillon ainsi que les collectifs de riverains des 3 zones menacées d’artificialisation, ont organisé une grande manifestation citoyenne à Cavaillon.
La manifestation a réuni une soixantaine de personnes au rond point du melon, symbole de la ville, déterminées à faire entendre la voix (et la voie) du Vivant.
Après la lecture d’un texte aussi percutant que galvanisant par Solinne, que vous pourrez lire dans cet article, Helen a animé une table ronde : quel autre avenir pour Cavaillon ? Le cortège en musique a ensuite traversé la ville pour se rendre au carrefour des 3 zones menacées. Nous sommes alors passés devant ces terres riches de vie qui risquent d’être sacrifiées sur l’autel du « développement économique » avant d’arriver sur ZAC des Hauts Banquets, zone déjà terrassée dans tous les sens du terme. Le contraste est saisissant : l’avant / après nous saute aux yeux. Tristesse et colère.
La lecture par Paul du « Conte du melon » et le pique-nique partagé nous ont redonné du courage. Nous avons choisi d’être du côté de la Vie et nous ne sommes pas seuls, partout, citoyens et citoyennes se soulèvent contre la destruction du vivant avec force et créativité. Ce n’est qu’un début !
Conférence de presse de SNT84 à l’occasion de la création de la ZAD de Cavaillon – 22 avril 2023
« Aujourd’hui, samedi 22 avril 2023, le collectif SNT84, les associations écologiques AVEC Cavaillon, AEQV Cheval Blanc, Luberon Nature, FNE Vaucluse, la Confédération Paysanne, SOS Durance Vivante, l’association des parents d’élèves FCPE groupe local de Cavaillon ainsi que les collectifs de riverains des 3 zones menacées d’artificialisation, organisent une grande manifestation citoyenne à Cavaillon.
L’histoire a commencé il y a presque 10 ans lorsqu’ Imm’Auchan voulait s’implanter sur les terres de La Voguette. Les associations s’étaient alors mobilisées pour empêcher la bétonisation de ces terres et durant plusieurs années, la ZAD de la Voguette a tenu bon. En 2016, victoire : Imm’Auchan se retire ! N’en déplaise à certain, les terres sont restées vivantes. Non cultivées certes, en friche oui. C’est-à-dire gorgées de vies, un creuset de biodiversité.
Puis le temps est passé, quelques années, jusqu’à ce qu’un nouveau projet émerge en 2019. Non plus sous la gouverne de la Mairie de Cavaillon mais sous celle de l’agglomération Luberon Monts du Vaucluse (LMV). Quelle pirouette ! Pour annoncer le projet Natura’Lub. Un doux nom pour un projet plein d’ambition … d’artificialisation de 45ha sur les terres de la Voguette ! Mais l’appellation Natura’Lub n’a pas tenu longtemps, le projet s’est transformé en vulgaire ZAC des Hauts Banquets avec l’accueil annoncé en fin 2022 d’un premier gigantesque logisticien : RAJA, et sa horde de camions et de béton. Mais l’avidité de bétonisation ne s’arrête pas là. La ZAC des Hauts Banquets est la première phase d’un projet bien plus grand : l’annexion de deux zones voisines, le Camp (sur 11ha) et le Bout des Vignes (sur 31ha), au sud de Cavaillon, aux portes de Cheval Blanc. Ces deux nouvelles zones sont aujourd’hui des vergers, des maraichages, des prairies et quelques habitations. A quel avenir les destine t-on ? à se transformer en zone artisanale et en zone commerciale. L’ébriété foncière ne s’arrête jamais pour LMV. Les 3 zones réunies : les Hauts Banquets, le Camp et le Bout des Vignes représenteront en tout 87 ha. 87ha de terres fertiles, irriguées par le canal St Julien datant du 12ème siècle que le monde entier nous envie. 87ha de friches, de maraichages, de refuges de biodiversité et de greniers alimentaires.
A l’heure où l’urgence climatique, écologique, la sauvegarde de l’eau, la sauvegarde des terres alimentaires, la sauvegarde de la qualité de vie, est dans tous les esprits, comment peux-t-on continuer à détruire des terres fertiles, des prairies et des friches sous prétexte de la croissance ? C’est inacceptable ! Cette économie basée sur la destruction des sols, sur la destruction du vivant, sur la destruction d’un avenir vivable est totalement mortifère.
Nous, associations écologiques et riverains, nous nous opposons à cette économie du passé. Nous dénonçons la ZAC des Hauts Banquets, ex-NaturaLub. Nous dénonçons l’extension à 2 zones supplémentaires du Camp et du Bout des Vignes. Aujourd’hui, nous sommes réunis pour dénoncer fermement ce projet destructeur et inutile de 87ha au total. Nous annonçons la création de la Zone à Défendre (ZAD) de Cavaillon. Nous appelons les citoyennes et les citoyens de Cavaillon, de Cheval Blanc, des communes avoisinantes et des pourtour du Luberon, à rejoindre la lutte pour que cesse cette artificialisation exubérante et honteuse sur notre territoire.
Ce projet démesuré se base sur une économie ultra-carbonnée de l’ancien monde. Ce projet a pour prix la destruction de notre propre terre, celle qui se trouve sous nos pieds. Cette terre c’est celle qui nous nourrit – par les paysans qui la cultivent, celle qui nous abreuve – grâce au cycle naturel de l’eau, celle qui nous enchante aussi – par la beauté de la vie. Et c’est elle qui se soulève aujourd’hui.
Ce samedi 22 avril 2023, c’est aussi – belle coïncidence – le jour de la Terre « The earthday », au niveau mondial. Un jour qui appelle chacune et chacun à repenser un avenir plus viable et à agir en ce sens. Nous accueillons à cette occasion, nouvelle coïncidence – Nathalie Moss. Elle traverse la France en vélo pour promouvoir la sauvegarde des sols et nous fait l’honneur de sa présence. Merci Nathalie.
Alors aujourd’hui plus encore, nous soulevons des questions et nous appelons à l’action.
A l’heure où le Melon de Cavaillon est en voie d’obtenir le label IGP, comment se fait-il qu’il ne reste plus qu’un seul producteur de melons sur Cavaillon (menacé d’expulsion) ? Comment se fait-il que certains s’acharnent avec ce projet hérité d’une autre ère où urgences climatique écologique et sociales n’existent pas ? Pourquoi l’agriculture, première économie de l’homme, ne fait-elle pas partie des plans des décideurs ? La filière agricole respectueuse du vivant est pourtant pourvoyeuse d’emplois durables. Mais elle nécessite une vraie vision politique sur du long terme.
A l’heure où un nouvel arrêté préfectoral datant du 17 avril vient d’être émis mettant en état l’alerte sécheresse le bassin Sud Luberon, à l’heure où nous nous préparons à affronter une nouvelle canicule cet été, comment peux-t-on continuer à détruire des champs qui nous pourvoient en fraicheur ? comment peut-on laisser LMV assécher ces terres par la suppression de l’ irrigation gravitaire qui fait et a fait la richesse de notre territoire ?
Comment peut-on envisager un avenir si nous n’avons plus que du goudron du béton sous nos pieds ? Ce n’est pas les quelques arbres plantés qui vont remplacer tous ceux qui seront détruits. Une terre bétonnée, c’est une terre détruite pour plusieurs dizaines d’années.
Alors, non, cette lutte n’est pas celle d’« écolos bobos », non ce n’est pas celle d’une poignée de radicaux qui « préfèrent les tulipes à l’emploi » comme on a pu aussi l’entendre. Cette lutte c’est celle des vivantes et des vivants, des enfants petits et grands, celles et ceux qui ont grandi ou qui sont venus ici, sur les terres cavaillonnaises, chevalblanaises, luberonnaises et vauclusiennes. Comme Océane, cette jeune fille de 13 ans et Cath, qui ont dessiné ensemble la Tulipa Raddii, cette lutte est autant intergénérationnelle qu’intersocioprofessionnelle. Quels que soient l’âge et la position sociale, il existe un autre avenir pour Cavaillon que le béton et le goudron. Un avenir qui ne se construit pas sur le profit immédiat de quelque uns, mais un avenir qui se construit sur du long terme avec et pour toutes et tous. Et c’est avec la certitude que notre avenir ne pourra grandir qu’avec des sols vivants et fertiles et non des terres détruites, que nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens sympathisants de la ZAD de Cavaillon à rejoindre la lutte pour sauver les 87ha de l’artificialisation et offrir un autre avenir pour Cavaillon.
Avant de laisser place à la table ronde et au cortège qui se dirigera vers le centre-ville avant de rejoindre la zone menacée du Camp, nous vous remercions toutes et tous de votre présence aujourd’hui dans la solidarité d’une lutte qui nous unit. Merci. »
Mercredi 19 avril, le cercle Déchets a animé des ateliers pour enfants avec Asso Au Maquis, dans les jardins de Dr Ayme. Une vingtaine de petits curieux et appliqués ont participé !
Au programme :
préparation de bombes à graines pour prendre soin des butineurs et favoriser la biodiversité
recyclage de vieilles chaussettes en éponges lavables, aussi appelées Tawashis
fabrication de bâtons de pluie en matériaux de récup’
Et visite surprise de Nathalie, qui revient d’un voyage à vélo jusqu’en Inde pour sensibiliser à la préservation des sols (Wheels for soil)
L’association marseillaise Vélos en ville avait fait coïncider la date de son weekend cyclovoyage au départ de Cavaillon avec notre Vélorution afin de pouvoir participer à cet immanquable évènement avant de rouler jusqu’à Bonnieux..!
L’association AEQV de Cheval-Blanc avait envoyé une délégation officielle pour tester l’ambiance… Séduits, ils ont prévu de faire de même dans la commune voisine !
La municipalité nous a (enfin) entendus ! Et nous la remercions chaleureusement; d’une part pour avoir missionné la police municipale pour sécuriser le cortège (plein d’enfants !), notamment à l’approche du rond-point du melon où la circulation est plus importante et dangereuse. D’autre part pour la réalisation des aménagements cyclables sur l’avenue de Stalingrad ainsi que sur l’allée des temps perdus.
Enfin, le peloton n’avait jamais été aussi imposant avec pas moins de 450 vélorutionnaires !! Un véritable banc de cyclistes qui tantôt remontait les rues à contre-courant, tantôt se frayait un chemin parmi les requins-mobilistes …!
Maintenant que nous avons été entendus par la municipalité et que l’AEQV est prête à prendre le relai de son côté, le cercle vélo d’AVEC a décidé de s’arrêter sur ce beau et franc succès…
Au plaisir de se recroiser sur une piste cyclable, dans un sens comme dans l’autre !
Poisson d’avril ! 😉
Merci au correspondant de la Provence, qui a fait toute la Vélorution avec nous !
Samedi 18 février, un petit groupe d’opposant·es à la ZAC des Hauts Banquets s’est réuni pour célébrer les funérailles de Natura’Lub. Pourquoi ? Réponses dans cet article paru le 19 février dans La Provence :
Samedi 4 mars, lors de la Vélorution , nous avons pu profiter d'un "nouvel" aménagement cyclable de Cavaillon. Malheureusement, rien de bien durable 😢 Pourtant, ce n'est pas la place qui manque sur l'Avenue des Courses, où un début de piste s'arrête sans raison ! Espérons que cette piste éphémère devienne un réel aménagement cyclable et fasse partie d'un schéma cohérent pour que, enfin, on puisse se déplacer à vélo en toute sécurité à Cavaillon. C'est la mobilité du futur ! 🌱
Parce que jamais l’association AVEC n’avait réuni tant de monde pour un ciné-débat : plus une place disponible dimanche soir au cinéma Paradiso !!!
Parce que le film de Thomas Salvador et Lise Bourgoin, La Montagne, par sa dimension poétique et sa magie mystérieuse a touché le public présent.
Parce que les différents intervenants ont su trouver les mots pour nous faire comprendre ce qui se passait en montagne face au réchauffement climatique.
Henri Agresti, guide de haute montagne depuis plus de 50 ans, nous a décrit une montagne en plein bouleversement, avec des grands glaciers dont la fonte s’accélère, des parois victimes d’éboulement de plus en plus fréquent, mais aussi de façon moins spectaculaire des parois qui « s’effritent ». La pratique de l’alpinisme s’en trouve bouleversée. Il a aussi évoqué les conséquences de la fonte des glaciers sur les rivières et les fleuves, en prenant pour exemple le Rhône, dont le débit continu ne sera plus assuré quand les glaciers alpins auront disparu.
Christophe Queyrard, responsable des stations du Ventoux, nous a expliqué comment le Ventoux faisait face à un enneigement de plus en plus déficient, et qu’il faisait le choix de préserver un outil qui pouvait, sans le recours des canons à neige, nous permettre d’y faire du ski quelques jours par an.
Laurent Aguettant nous a montré comment le réchauffement modifiait l’étagement de la végétation, au Ventoux comme ailleurs en montagne, et mettait en péril la survie de certaines espèces (par exemple, le lièvre variable ou le lagopède).
Tous espèrent que sera mis un terme à la course folle vers toujours plus d’équipements, consommant toujours plus d’eau et d’énergie. Tous espèrent que sera maintenue la possibilité de s’émerveiller devant la splendeur des paysages de la montagne et la richesse de sa biodiversité préservée.
Des échanges chaleureux avec le public et les intervenants autour d’un buffet ont clôturé cette bien belle soirée.
Pour ce premier ciné-débat de l’année, nous allons nous plonger au coeur de La Montagne.
Au travers de l’histoire de Pierre, ingénieur parisien irrésistiblement attiré par les sommets, La Montagne est un film qui nous invite à changer de regard sur le monde, à changer de rapport au temps, à redécouvrir la force du présent et notre capacité d’émerveillement.
Sa dimension écologique, en nous menant au coeur des transformations que subit la montagne, nous permettra d’ouvrir le débat sur les conséquences du réchauffement climatique, en présence de scientifiques et de professionnels de la montagne.
Rendez-vous donc dimanche 26 février à 18h, au cinéma Le Paradiso à Cavaillon pour partager cette belle expérience !
Un peu de vent… mais du soleil, des sourires et des biscuits à l’arrivée!
C’est un joli peloton qui a bravé le mistral en ce samedi 4 février 2023 ! Les enfants y avaient la part belle, que ce soit sur les propres vélos ou accroché·es aux montures de leur maman. Fort·es de notre gros effectif, nous nous sommes aventuré·es sur le rond-point-de-la-mort-qui-tue (également appelé rond-point Bellevue) et l’avons franchi avec succès ! Nous nous sommes plus loin retrouvés coincés par une camionnette garée au bout de la rue Saunerie et qui bouchait tout le passage… Quelques manœuvres plus tard et un dernier arrêt devant l’hôtel de ville, nous bouclions notre petit itinéraire d’hiver, sous un soleil éclatant, le sourire aux lèvres, heureux d’être ensemble… Ensemble pour faire évoluer la place du vélo !
L’atelier collaboratif « la Fresque du Climat » permet de comprendre l’essentiel des enjeux climatiques pour passer à l’action. Samedi 21 janvier, les membres du Conseil d’animation de l’association ont vécu ensemble cet atelier. Une matinée d’apprentissage très riche en partage, en émotions aussi.
L’objectif de la fresque est d’embarquer un maximum de personnes et d’organisations dans la transition, en permettant la diffusion rapide d’une compréhension partagée du défi que représente le changement climatique. C’est un levier très puissant pour donner l’envie et les clés du passage à l’action.
Deux équipes ont planché durant trois heures autour de cartes représentant les différentes composantes du changement climatique et se sont concertées afin de retrouver les liens de cause à effet en les positionnant et en les reliant entre elles. Un véritable atelier d’intelligence collective animé par Natacha Sire, de l’association Eco-Lab. Même les plus informés d’entre nous ont appris beaucoup et ont pu appréhender des nouvelles notions. Cette prise de conscience remue, ne nous en cachons pas ! Mais l’atelier est très bien conçu, et finit par un temps de discussion où nous avons pu échanger sur nos émotions, les questionnements et les solutions que nous pouvions imaginer. Malgré la thématique qui est loin d’être réjouissante, nous sommes tous sortis de cet atelier très enthousiastes et remotivés !
Nous envisageons maintenant que certains se forment à l’animation de la Fresque afin de la proposer aux adhérents de l’association, et, plus largement, la diffuser dans notre bassin de vie, pour un effet boule-de-neige qui pourrait accélérer la transition de notre territoire. Affaire à suivre !
Merci à Agnès de nous avoir accueillis au Bio’s pour cette matinée.