Deux fresques pour Ecoppède !

Ce samedi 21 septembre fut une journée bien chargée pour AVEC !

Après un ramassage de mégots en centre-ville le matin, nous voilà dès 14h en piste pour animer une Fresque de la biodiversité et une Fresque du climat sur invitation de nos amis d’Ecoppède.

8 participants ont ainsi pu se former aux problématiques du climat et de la biodiversité, et réfléchir ensemble aux pistes d’actions que nous pouvions toutes et tous mettre en place.

Trois heures riches et intenses qui sont passées en un clin d’oeil !

Ces outils sont de formidables moyens de (se) mettre en mouvement, si vous êtes intéressé·es, n’hésitez pas à nous contacter.

Ciné-débat du 7 avril : une plongée instructive dans le monde océanique

Nous avons proposé notre deuxième ciné-débat de l’année, le dimanche 7 avril au cinéma la Cigale à Cavaillon, autour du film L’Océan vu du cœur. Une soixantaine de présents ont pu découvrir, à travers ce film, l’extraordinaire foisonnement de la vie en son sein et aussi les mille manières dont ces formes de vie sont inter-reliées au sein de systèmes complexes que les scientifiques commencent à peine à découvrir.

Mais les océans, qui jouent un rôle majeur pour la régulation du climat et comme puits de carbone, sont gravement menacés par le réchauffement climatique, par la pêche industrielle et par toutes les formes de pollution. Aussi le film montrait aussi des scientifiques, des militants, des peuples autochtones qui agissent pour préserver ce monde marin essentiel pour notre avenir. Ainsi, parmi d’autres, Claire Nouvian fondatrice de l’association BLOOM qui s’oppose aux méfaits de la pêche industrielle au niveau de l’Union européenne, ou Chloé Dubois qui a créé la fondation OCEAN LEGACY qui ramasse et recycle les déchets plastiques dans les océans nord-américains. Plusieurs des intervenants ont souligné qu’une des solutions possibles pour mieux défendre les océans était de leur accorder une personnalité juridique.   

Lors du débat qui a suivi, nos invités nous ont aidés à prendre conscience que nous pouvions agir à notre mesure face aux défis qui menacent les océans. Victor David chargé de recherche à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), a souligné que notre mer Méditerranée (mer quasi fermée) était la plus polluée du monde en raison de l’urbanisation de ses rives et des apports de pollution qui en résultent. Il est aux manettes d’un projet visant à faire de la Méditerranée un sujet de droit ce qui la protègerait mieux que les législations diverses et pas très contraignantes des pays riverains. Françoise Follet Sinoir (de SOS Durance Vivante) a évoqué les pollutions de la Durance déjà fortes dès le barrage de Serre-Ponçon qui aboutissent via le Rhône à l’Océan. Ella a aussi évoqué le colloque du 25 novembre à Cavaillon où ont été proclamés les droits de la Durance et la pétition de soutien à cet appel qui, en deux jours, a déjà recueilli près de 5000 signatures venues du monde entier. Enfin, Stéphane Sylvestre a présenté les actions du club de plongée cavaillonais « Les Octopus du Luberon » qui récupère au fond de la Sorgue quantité de déchets et qui convie aussi ses élèves de la classe environnement du collège Rosa Parks à des ramassages de déchets. Si on ajoute à cela les actions de ramassage de mégots du cercle déchets d’AVEC, on peut voir qu’à toutes les échelles des actions sont possibles ici pour protéger les océans. Les gouttes d’eau non polluée font les grandes rivières et les rivières propres font les océans régénérés.

Comme il est d’usage, les échanges se sont prolongés autour d’un apéritif convivial, moment aussi d’annoncer les évènements à venir : la fête du printemps des 12, 13 et 14 avril et le prochain ciné-débat autour du film les Roues de l’avenir du 26 mai. 

La Fête du printemps et de la nature

Un grand évènement se prépare !

A l’initiative de l’AEQV Cheval-Blanc, 11 associations, dont AVEC, vous ont concocté un magnifique programme pour fêter le printemps et la nature. Avec pas moins de 23 événements prévus, cette fête promet d’être une célébration inoubliable de la nature sous toutes ses formes !

Mieux qu’un long discours, découvrez le programme et rejoignez la fête ! 🥳

Inscriptions sur HelloAsso : https://www.helloasso.com/associations/environnement-et-qualite-de-vie-a-cheval-blanc/evenements/1ere-fete-du-printemps-et-de-la-nature

Les 10 associations co-organisatrices :

Ciné-débat : L’océan vu du coeur

Notre avenir se joue dans l’océan.

Notre prochain ciné-débat nous plongera dans l’extraordinaire richesse des écosystèmes océaniques. Nous irons à la rencontre d’hommes et de femmes qui agissent pour préserver ce monde marin essentiel pour notre avenir.

Longtemps, l’Océan nous a paru inaltérable et inépuisable, mais l’impact de nos actions sur sa biodiversité et sa température est alarmant. Dans L’Océan vu du cœur, suite de La Terre vue du cœur, Hubert Reeves, entouré de scientifiques, d’explorateurs passionnés, nous propose de redécouvrir ce qui le menace et surtout, sa capacité de régénération phénoménale. Un hymne au Vivant, dans ce qu’il a de plus riche, de plus précieux et nécessaire à préserver si l’on veut survivre, parmi d’autres espèces, sur notre planète bleue.

Les intervenants invités permettront d’illustrer ce que montre le film en évoquant le cas de la Méditerranée.

Nous vous attendons dimanche 7 avril à 18h15 au cinéma La Cigale – Cavaillon. Comme à notre habitude, nous pourrons prolonger les discussions autour d’un apéritif convivial

Focus sur une initiative citoyenne :

Restaurer la santé de l’océan n’est pas une option, c’est un impératif. Protéger l’océan n’est pas compliqué, il suffit d’arrêter de le détruire.

C’est pourquoi une coalition citoyenne s’organise pour exiger du pouvoir politique qu’il protège l’océan et l’humanité.

L’association Bloom orchestre cette coalition, que tout citoyen peut rejoindre : Coalition pour l’océan.

Conférence – Faut-il avoir peur des digues ?

Ouvrages de sûreté ? Ouvrages de danger ?

Une conférence très instructive sur les digues

Notre association a invité Gilles Brière, le vendredi 1er mars salle Bouscarle, à nous exposer ses connaissances sur ce qu’est une digue. Gilles Brière a été longtemps animateur du Groupe Rivière Vaucluse au Conseil départemental de Vaucluse, ce qui fait qu’il connait très bien ce sujet. La question était de savoir s’il fallait avoir peur des digues, si elles présentaient des dangers ou, au contraire, étaient un gage de protection contre les inondations. À l’heure où la question de l’endiguement du Coulon pour protéger Cavaillon des inondations est l’objet de beaucoup de débats, recueillir son avis sur cette question nous paraissait important pour se construire un avis informé. 

Une quarantaine de personnes, pour la plupart très motivées par le sujet, étaient présentes pour écouter cette conférence. Gilles Brière avait bien fait les choses, simplifiant un exposé déjà fait à l’université sur ce sujet et l’illustrant de nombreux exemples pour rendre son propos accessible.

Nous avons d’abord compris à travers son exposé qu’une digue faite dans les règles de l’art était un ouvrage fort complexe. Elle permettait de réduire la fréquence des inondations et, quand elles étaient submergées, le volume des inondations. Elles diminuent donc la vulnérabilité (exposition des biens et des personnes) dans les zones qu’elles protègent. En aucun cas, elles n’éliminent totalement le risque d’inondation, car le risque zéro, comme pour tout aléa, n’existe pas.

En revanche, le danger peut provenir de la rupture des digues provoquant de violents courants et de l’érosion avec en conséquence destruction de bâtiments, de réseaux etc. C’est l’affouillement du pied de la digue qui peut provoquer sa rupture. C’est pourquoi la base d’une digue aux normes est particulièrement renforcée (ce que souvent on ne peut pas voir).

Par ailleurs, il faut aussi prévoir des déversoirs de sécurité, eux aussi soigneusement renforcés lorsque la digue est submergée. Ils évitent que les débordements se fassent de manière aléatoire et doivent être disposés là où ils feront le mois de dégâts. Mais une rupture de digue reste toujours possible (pas de risque zéro). Cela d’autant que le réchauffement climatique accroit la probabilité de précipitations intenses et donc de crue. C’est pourquoi la « doctrine nationale » stipule  que les digues ne doivent pas servir à accroître les zones constructibles. Hélas, si nous avons bien compris, cela n’a pas force de loi. Par contre les digues qui ne sont pas aux normes sont un véritable danger et il vaudrait mieux soit les reconstruire, soit les éliminer. Nous avons également compris que la règlementation concernant les digues et aussi leur surveillance est très rigoureuse.

Gilles Brière a conclu en indiquant que les digues aux normes apportaient plus de sécurité que de danger mais qu’il fallait pour autant éviter que ces ouvrages ne servent d’alibi à la poursuite de l’urbanisation à proximité et qu’ils portent trop atteinte à la biodiversité. 

Le public a pu ensuite poser un certain nombre de questions concernant le Coulon, portant sur les dégâts causés à la ripisylve, l’inégalité de protection rive gauche rive droite, les conséquences d’un éloignement des digues par rapport au lit de la rivière, les effets de l’endiguement sur la nappe phréatique, les moyens de lutter contre l’urbanisation en arrière des digues, la possibilité de proposer à des habitants des zones inondables de déplacer leur lieu de résidence… Cela s’est fait dans un climat de dialogue serein. Les réponses furent forcément succinctes. Bien des questions restent ouvertes et nous comptons bien approfondir le sujet avec Gilles Brière mais aussi avec d’autres personnes compétentes. 

On fête les Possibles à Cavaillon !

Première édition de la Fête des possibles à Cavaillon et alentours !

Plusieurs associations locales déterminées à faire émerger d’autres possibles se sont unies pour concocter un riche programme : conférences, pièce de théâtre, Répare café couture, vélorution, ramassage de déchets, atelier créatif, balade naturaliste, fête des AMAPs, Fresque du climat… Chacun·e trouvera son possible !
Evènement organisé avec AEQV Association Environnement Qualité de Vie Cheval-Blanc, ICI Association Initiatives Citoyennes Intercommunales, BLOB, les AMAP de Provence et Le jardin du Papet.

Dimanche 10

Répare Café Couture Pantalon à rapiécer, chemise à customiser… Venez avec vos vêtements « en attente de réparation », et on s’y met tous et toutes ensemble autour d’un café ou d’une tisane ! Au restaurant Le Bio’s (Cavaillon) de 10h à 12h. Gratuit.

Vendredi 15

Conférence – Le partage de l’eau Les canicules et sécheresses successives nous font prendre conscience que la ressource en eau n’est pas inépuisable. Michel Leparquois, professeur agrégé de géographie, abordera la question de la raréfaction de l’eau dans le contexte du dérèglement climatique tant au niveau de notre territoire provençal qu’en France et dans le monde. A 18h30, à la MJC de Cavaillon, participation à prix libre et conscient.

Samedi 16

World Clean Up Day à vélo ! Promouvoir les mobilités douces tout en participant au WCUD, ça donne un ramassage de déchets à vélo ! Et pour vous mettre en jambes, le petit déjeuner est offert ! Organisé par l’AEQV Cheval-Blanc, rendez-vous à 9h30 au parking du stade à Cheval-Blanc pour un départ à 10h. Départ groupé à 9h Place du Clos pour les cavaillonnais·es.

Fresque du climat Pour agir, il faut comprendre ! La Fresque du climat est l’outil idéal pour appréhender les enjeux climatiques et encourager le passage à l’action. De 15h à 18h, lieu à définir. Gratuit sur inscription : 14 participant·es maximum.

Théâtre « La ferme du bois fleury » / 1ère partie : Terres mortes (Cie de la Posada de Don Quichotte ) Une pièce de théâtre pour réfléchir à l’histoire de l’agriculture en France. « Dans les années 70, deux frères se partagent une ferme. L’un va profiter de la « révolution verte » et cultiver des céréales en conventionnel, l’autre va plutôt expérimenter le petit maraîchage. Pendant cinquante ans nous allons les croiser régulièrement à l’apéro. Ils parlent d’agriculture, de politique et de femmes… tout un programme. Entre désaccords et fraternité, ce seul en scène nous livre un récit rythmé, où le rire et l’émotion se succèdent. Un voyage dans l’histoire de l’agriculture française par deux points de vue diamétralement opposés. » Spectacle tout public. Participation au chapeau. 20h30 au Bio’s – Repas possible à 19h sur réservation 15€, auprès d’Agnès 06 50 37 84 89.

Dimanche 17

Créativité nature Enfants et parents Créer avec la terre, créer avec la Terre. Cet atelier se déroulera en deux temps : une sortie pour découvrir les ocres en Provence (dimanche 17) puis élaboration d’oeuvres dans une authentique grotte (dimanche 24). Gratuit sur inscription : maximum 20 personnes (enfants à partir de 2 ans). Rendez-vous à 10h, lieu à définir.

Vendredi 22

Conférence – Accueillir la biodiversité dans nos jardins Après une petite présentation de la biodiversité ordinaire, nous verrons comment accueillir au jardin ces bêtes et ces plantes pour en faire un véritable refuge pour la nature. La conférence sera bien sûr suivie d’un apéro ! 🙂 A 18h30, 113 avenue Villevielle à Cavaillon.

Samedi 23

AMAP en fête / La fête des producteurs Notre magicien-maraicher de l’AMAP de Cavaillon nous prépare une fête des producteurs chez lui, à Mollégès. Dégustations, ateliers… Que du bonheur pour les papilles ! A partir de 9h, chez Sébastien, 417 Chemin des Carrairades à 13940 Mollégès.

Première rencontre des Blobeurs Présentation du projet Blob par Helen Larguier, concepteur du projet : après un rappel du contexte par les Shifters (« Seulement 2% d’autonomie alimentaire »), première présentation publique du projet Blob, ainsi que du premier point de vente du réseau Blob et fondation de l’association des BLOBEURS. La rencontre sera suivie d’un Banquet Gaulois de producteurs locaux. A 18h à « La Ferme du Reydet » (818 chemin de Reydet, l’Isle-sur-la-Sorgue).

Dimanche 24

Créativité nature Enfants et parents Après avoir découvert la beauté des ocres dans la nature, il est temps de mettre les mains dans la terre et de laisser libre court à sa créativité dans une authentique grotte ! Gratuit sur inscription (même groupe que le dimanche 17). A partir de 10h, 113 avenue Villevielle à Cavaillon. Pique-nique tiré du sac.

Balade naturaliste – Les arbres du Grenouillet Une balade à la découverte l’arbre au pied de la colline St Jacques. Gratuit sur inscription : 15 adultes maximum (enfants accompagnés illimités). Rendez-vous à 15h sur le parking des arènes au Grenouillet (Cavaillon).

Spectacle « Un monde possible » / Apéritif de clôture Mise en mots et en danse, à partir de textes créés lors d’ateliers d’écriture animés par Béatrice Santo Velasco (association Initiatives Citoyennes Intercommunales ICI) auprès d’un public en situation de handicap. Un moment poétique pour mettre en résonance l’humain et la nature. Gratuit. A 18h, 113 avenue Villevielle à Cavaillon.

Inscriptions :

ZOOM sur les partenaires de la Fête des Possibles

FNE Vaucluse

Le restaurant Bio’s

Confédération Paysanne du Vaucluse

ADEAR Vaucluse

AVEPH – Association Vauclusienne d’entraide aux Personnes Handicapées

Agribio 84

Biocoop L’Epicurien – Cavaillon

Intermarché Cavaillon

Notre Fête des Possibles s’inscrit dans un réseau plus large

La Fresque du climat

Le World Clean up Day

Dans la presse : Visite surprise aux Hauts Banquets

La défense des terres prend de plus en plus de place dans les colonnes de La Provence. L’écologie devient un sujet incontournable et c’est un signal très positif ! La société évolue, et plus vite que les politiques qui sont encore menées sur notre territoire… Heureusement, les citoyen·nes veillent et étaient présents lors d’une visite technique sur la future ZAC des Hauts Banquets pour engager la discussion avec les techniciens et responsables.

11 mai 2023

Ce qui ne fut pas du goût de tout le monde… Les arguments avancés dans la réponse ci-dessous sont d’ailleurs quasiment tous réfutables, mais nous y reviendront ! Le projet alternatif de ceinture verte prend forme, et loin d’être « une utopie pour rêveur », il porte une vision de l’avenir soutenable et, disons-le, nécessaire.

12 mai 2023

Une ZAD à Cavaillon : retour en images

Samedi 22 avril 2023, le collectif SNT84, les associations écologiques AVEC Cavaillon, AEQV Cheval Blanc, Luberon Nature, FNE Vaucluse, la Confédération Paysanne, SOS Durance Vivante, l’association des parents d’élèves FCPE groupe local de Cavaillon ainsi que les collectifs de riverains des 3 zones menacées d’artificialisation, ont organisé une grande manifestation citoyenne à Cavaillon.

La manifestation a réuni une soixantaine de personnes au rond point du melon, symbole de la ville, déterminées à faire entendre la voix (et la voie) du Vivant.

Après la lecture d’un texte aussi percutant que galvanisant par Solinne, que vous pourrez lire dans cet article, Helen a animé une table ronde : quel autre avenir pour Cavaillon ? Le cortège en musique a ensuite traversé la ville pour se rendre au carrefour des 3 zones menacées. Nous sommes alors passés devant ces terres riches de vie qui risquent d’être sacrifiées sur l’autel du « développement économique » avant d’arriver sur ZAC des Hauts Banquets, zone déjà terrassée dans tous les sens du terme. Le contraste est saisissant : l’avant / après nous saute aux yeux. Tristesse et colère.

La lecture par Paul du « Conte du melon » et le pique-nique partagé nous ont redonné du courage. Nous avons choisi d’être du côté de la Vie et nous ne sommes pas seuls, partout, citoyens et citoyennes se soulèvent contre la destruction du vivant avec force et créativité. Ce n’est qu’un début !

« Offrir un autre avenir pour Cavaillon »

Conférence de presse de SNT84 à l’occasion de la création de la ZAD de Cavaillon – 22 avril 2023

« Aujourd’hui, samedi 22 avril 2023, le collectif SNT84, les associations écologiques AVEC Cavaillon, AEQV Cheval Blanc, Luberon Nature, FNE Vaucluse, la Confédération Paysanne, SOS Durance Vivante, l’association des parents d’élèves FCPE groupe local de Cavaillon ainsi que les collectifs de riverains des 3 zones menacées d’artificialisation, organisent une grande manifestation citoyenne à Cavaillon.

L’histoire a commencé il y a presque 10 ans lorsqu’ Imm’Auchan voulait s’implanter sur les terres de La Voguette. Les associations s’étaient alors mobilisées pour empêcher la bétonisation de ces terres et durant plusieurs années, la ZAD de la Voguette a tenu bon. En 2016, victoire : Imm’Auchan se retire ! N’en déplaise à certain, les terres sont restées vivantes. Non cultivées certes, en friche oui. C’est-à-dire gorgées de vies, un creuset de biodiversité.

Puis le temps est passé, quelques années, jusqu’à ce qu’un nouveau projet émerge en 2019. Non plus sous la gouverne de la Mairie de Cavaillon mais sous celle de l’agglomération Luberon Monts du Vaucluse (LMV). Quelle pirouette ! Pour annoncer le projet Natura’Lub. Un doux nom pour un projet plein d’ambition … d’artificialisation de 45ha sur les terres de la Voguette ! Mais l’appellation Natura’Lub n’a pas tenu longtemps, le projet s’est transformé en vulgaire ZAC des Hauts Banquets avec l’accueil annoncé en fin 2022 d’un premier gigantesque logisticien : RAJA, et sa horde de camions et de béton. Mais l’avidité de bétonisation ne s’arrête pas là. La ZAC des Hauts Banquets est la première phase d’un projet bien plus grand : l’annexion de deux zones voisines, le Camp (sur 11ha) et le Bout des Vignes (sur 31ha), au sud de Cavaillon, aux portes de Cheval Blanc. Ces deux nouvelles zones sont aujourd’hui des vergers, des maraichages, des prairies et quelques habitations. A quel avenir les destine t-on ? à se transformer en zone artisanale et en zone commerciale. L’ébriété foncière ne s’arrête jamais pour LMV. Les 3 zones réunies : les Hauts Banquets, le Camp et le Bout des Vignes représenteront en tout 87 ha. 87ha de terres fertiles, irriguées par le canal St Julien datant du 12ème siècle que le monde entier nous envie. 87ha de friches, de maraichages, de refuges de biodiversité et de greniers alimentaires.

A l’heure où l’urgence climatique, écologique, la sauvegarde de l’eau, la sauvegarde des terres alimentaires, la sauvegarde de la qualité de vie, est dans tous les esprits, comment peux-t-on continuer à détruire des terres fertiles, des prairies et des friches sous prétexte de la croissance ? C’est inacceptable ! Cette économie basée sur la destruction des sols, sur la destruction du vivant, sur la destruction d’un avenir vivable est totalement mortifère.

Nous, associations écologiques et riverains, nous nous opposons à cette économie du passé. Nous dénonçons la ZAC des Hauts Banquets, ex-NaturaLub. Nous dénonçons l’extension à 2 zones supplémentaires du Camp et du Bout des Vignes. Aujourd’hui, nous sommes réunis pour dénoncer fermement ce projet destructeur et inutile de 87ha au total. Nous annonçons la création de la Zone à Défendre (ZAD) de Cavaillon. Nous appelons les citoyennes et les citoyens de Cavaillon, de Cheval Blanc, des communes avoisinantes et des pourtour du Luberon, à rejoindre la lutte pour que cesse cette artificialisation exubérante et honteuse sur notre territoire.

Ce projet démesuré se base sur une économie ultra-carbonnée de l’ancien monde. Ce projet a pour prix la destruction de notre propre terre, celle qui se trouve sous nos pieds. Cette terre c’est celle qui nous nourrit – par les paysans qui la cultivent, celle qui nous abreuve – grâce au cycle naturel de l’eau, celle qui nous enchante aussi – par la beauté de la vie. Et c’est elle qui se soulève aujourd’hui.

Ce samedi 22 avril 2023, c’est aussi – belle coïncidence – le jour de la Terre « The earthday », au niveau mondial. Un jour qui appelle chacune et chacun à repenser un avenir plus viable et à agir en ce sens. Nous accueillons à cette occasion, nouvelle coïncidence – Nathalie Moss. Elle traverse la France en vélo pour promouvoir la sauvegarde des sols et nous fait l’honneur de sa présence. Merci Nathalie.

Alors aujourd’hui plus encore, nous soulevons des questions et nous appelons à l’action.

A l’heure où le Melon de Cavaillon est en voie d’obtenir le label IGP, comment se fait-il qu’il ne reste plus qu’un seul producteur de melons sur Cavaillon (menacé d’expulsion) ? Comment se fait-il que certains s’acharnent avec ce projet hérité d’une autre ère où urgences climatique écologique et sociales n’existent pas ? Pourquoi l’agriculture, première économie de l’homme, ne fait-elle pas partie des plans des décideurs ? La filière agricole respectueuse du vivant est pourtant pourvoyeuse d’emplois durables. Mais elle nécessite une vraie vision politique sur du long terme.

A l’heure où un nouvel arrêté préfectoral datant du 17 avril vient d’être émis mettant en état l’alerte sécheresse le bassin Sud Luberon, à l’heure où nous nous préparons à affronter une nouvelle canicule cet été, comment peux-t-on continuer à détruire des champs qui nous pourvoient en fraicheur ? comment peut-on laisser LMV assécher ces terres par la suppression de l’ irrigation gravitaire qui fait et a fait la richesse de notre territoire ?

Comment peut-on envisager un avenir si nous n’avons plus que du goudron du béton sous nos pieds ? Ce n’est pas les quelques arbres plantés qui vont remplacer tous ceux qui seront détruits. Une terre bétonnée, c’est une terre détruite pour plusieurs dizaines d’années.

Alors, non, cette lutte n’est pas celle d’« écolos bobos », non ce n’est pas celle d’une poignée de radicaux qui « préfèrent les tulipes à l’emploi » comme on a pu aussi l’entendre. Cette lutte c’est celle des vivantes et des vivants, des enfants petits et grands, celles et ceux qui ont grandi ou qui sont venus ici, sur les terres cavaillonnaises, chevalblanaises, luberonnaises et vauclusiennes. Comme Océane, cette jeune fille de 13 ans et Cath, qui ont dessiné ensemble la Tulipa Raddii, cette lutte est autant intergénérationnelle qu’intersocioprofessionnelle. Quels que soient l’âge et la position sociale, il existe un autre avenir pour Cavaillon que le béton et le goudron. Un avenir qui ne se construit pas sur le profit immédiat de quelque uns, mais un avenir qui se construit sur du long terme avec et pour toutes et tous. Et c’est avec la certitude que notre avenir ne pourra grandir qu’avec des sols vivants et fertiles et non des terres détruites, que nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens sympathisants de la ZAD de Cavaillon à rejoindre la lutte pour sauver les 87ha de l’artificialisation et offrir un autre avenir pour Cavaillon.

Avant de laisser place à la table ronde et au cortège qui se dirigera vers le centre-ville avant de rejoindre la
zone menacée du Camp, nous vous remercions toutes et tous de votre présence aujourd’hui dans la solidarité
d’une lutte qui nous unit. Merci. »

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